22 décembre 2010

Anglais/français : langues et littérature(s)

Publication de Catherine Leclerc (Université McGill) , Des langues en partage? Cohabitation du français et de l'anglais en littérature contemporaine, Montréal, XYZ, «Théorie et littérature», 2010, 416 p.

Présentation de l'éditeur (http://www.editionsxyz.com/catalogue/583.html) :


De plus en plus, les œuvres en prose sont appréciées pour la multiplicité des langages – voire des langues – qu’elles font cohabiter. Plusieurs langues peuvent-elles tout à tour, dans un même texte, servir de véhicule à la relation d’un récit? Peuvent-elles cohabiter en toute réciprocité? Voilà les principales questions que pose cet essai, qui est le résultat d’une enquête sur des textes littéraires écrits à la fois en français et en anglais et qui établissent un rapport de réciprocité plutôt qu’une hiérarchie entre ces langues, forçant ainsi la redéfinition des espaces littéraires qui leur sont assignés et opérant un véritable partage des langues. Catherine Leclerc les qualifie de colingues.

Le premier chapitre formule une théorie du colinguisme apte à guider la lecture des textes analysés dans les trois chapitres suivants : le roman Between de l’écrivaine britannique Christine Brooke-Rose, publié à la fin des années soixante, deux œuvres de la littérature anglo-montréalaise, Heroine de Gail Scott et Hellman’s Scrapbook de Robert Maizels, et des œuvres issues de communautés minoritaires, L’homme invisible/The invisible man du Franco-Manitobain Patrice Desbiens et Bloupe de l’Acadien Jean Babineau.

21 décembre 2010

De la non-pensée comme exercice fétiche chez quelques-uns de nos contemporains

Tout est possible dans le champ des études littéraires. Du best-seller conçu et reçu comme théorie. Voir l'encadré proposé par le site "Fabula" (http://www.fabula.org) :

"P. Bayard est sans doute le théoricien le plus présent et le plus commenté dans Fabula. Le premier ouvrage collectif consacré à ses travaux vient de paraître. On en trouvera la préface dans l'Atelier : Pour une critique décalée, par L. Zimmermann. On trouvera également sur le site de F. Bon la contribution de celui-ci à ce même collectif. Rappelons à cette occasion quelques-uns des jalons les plus importants de la réflexion autour de l'oeuvre de P. Bayard sur Fabula. On se souviendra notamment du dossier sur le plagiat par anticipation, qui comporte notamment un extrait d'un article de P. Bayard paru dans un numéro de La Lecture littéraire ("Ecrivains, lecteurs", dont M. Macé rendait compte en 2002 sous le titre "C'est ça, c'est exactement ça"), une contribution de M. Escola, Le temps de l'histoire littéraire est-il réversible ?, et plusieurs compte rendus de l'ouvrage Le Plagiat par anticipation. On se souviendra par ailleurs des nombreux articles proposés à chaque parution d'un ouvrage de P. Bayard, depuis un commentaire d'A. Gefen, jusqu'aux rebondissements multiples appelés par la critique policière inventée par P. Bayard. On pourra se souvenir de F. Schuerewegen et de sa contribution à l'ensemble Hégémonie de l'ironie? (1980-2008), Le critique ironiste (Charles vs Bayard). Signalons enfin la parution dans l'Atelier du Petit traité de "misologie" de D. Garncarzyk. Autant de manières de mieux saisir l'oeuvre d'un théoricien "que nous admirons tant aujourd'hui", pour reprendre les mots de G. Genette à son propos."

13 décembre 2010

Nathalie Heinich sur les Culture Wars

Pour une jonction entre deux des fils suivis par Polart, le nouveau livre de Nathalie Heinich : Guerre culturelle et art contemporain. Une comparaison franco-américaine (Hermann, Paris, 2010).

S'y croiseront en effet la question de la sociologie de l'art (et les nouveaux épisodes de la controverse française sur l'art contemporain), et la question des rapports comparatistes, mutuellement problématisants, entre les situations françaises et américaines de la pensée de l'art, de la culture et des cultures.
On pourra lire en résonance avec De la culture en Amérique, de Frédéric Martel, qui avait déjà présenté cette histoire culturelle américaine récente (Gallimard, novembre 2006), avec une méthodologie très différente.
Pour moi l'intérêt est également la jonction historique, sous le même intitulé du débat public aux Etats-Unis, des questions du financement public de l'art d'une part, et des questions du multiculturalisme et de la political correctness dans les universités d'autre part. Il est possible que le livre de Heinich ne s'occupe pas de ce deuxième pan, ce que ne nous empêche pas de le prendre en compte à la lecture, comme effet contextuel.

30 novembre 2010

Nouvelle parution

Youlia Maritchik

Les Formes hybrides dans le roman contemporain: le verbal et le visuel dans les oeuvres de Marguerite Duras
Sarrebruck, Editions Universitaires Européennes, 2010

L'oeuvre de Marguerite Duras a un statut problématique parmi les critiques littéraires: la notion d'hybridité, qu'ils appliquent aux textes afin de cerner cette oeuvre marginale, est à double face. Tout d'abord, elle est pensée comme intrusion des "signes poétiques" dans l'écriture romanesque; ensuite, l'hybridité en tant que signe caractéristique du style "cinématographique" sous-tend la prolifération des effets "visuels". Cependant, l'oeuvre de Duras déborde les techniques "visuelles" / "poétiques" et crée ses propres valeurs. Le "voir" de ses textes n'est pas descriptif, il ne prédétermine pas l'imaginaire des lecteurs. Ce voir est de nature rythmique, prosodique, orale. Le présent livre explore en premier lieu les rapports qu'entretiennent texte et film dans le discours critique afin de réfléchir sur la notion de "visualité". En second lieu, il étudie le concept d'hybridité élaboré par les critiques littéraires, concept voué à caractériser l'oeuvre de Duras par le biais d'autres notions comme "écriture filmique" et "écriture poético-romanesque". Enfin, il analyse à titre d'exemple un texte de Duras réputé pour son caractère "hybride".

28 novembre 2010

Edu-factory

Un lieu international de travail et d'information sur les "conflits et mutations de l'université", ouvert en septembre 2010 : Edu-factory : http://www.edu-factory.org/wp/

Le collectif Edu-factory a participé au numéro 39 de Multitudes (hiver 2009) - dont la "Majeure", intitulée "Universités : multiversitudes", est consacrée aux transformations de l'université - avec un article intitulé : "La machine Edu-Factory : Politique transnationale et institutions traductrices". Résumé :

Au lieu de se complaire dans l’idylle pastorale d’une recherche animée par l’amour désintéressé du savoir gratuit, le collectif Edu-Factory prend acte de la nature fondamentalement économique et politique du savoir, tel qu’il est produit et diffusé. En comparant l’université à l’usine, Edu-Factory nous permet de mieux saisir à la fois ce qui rapproche et ce qui sépare fondamentalement ces deux lieux de production stratégiques dans le développement du capitalisme.

13 novembre 2010

Voix et relation

Serge Martin

Maître de Conférences en langue et littérature françaises

à l’Université de Caen Basse-Normandie (IUFM)

LASLAR EA 4256

présentera et soutiendra publiquement son

dossier de synthèse de travaux

en vue de l’habilitation à diriger des recherches

9e section : Langue et littérature françaises

Voix et relation

Essais pour le poème, la poétique

avec la littérature contemporaine de langue française

(œuvres, enseignements, revues et archives)

devant le JURY composé de :

Pr. Marie-Paule Berranger, Université de Caen Basse-Normandie

Pr. Bruno Blanckeman, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

Pr. Jean-Louis Chiss, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

Pr. Jean-Yves Debreuille, Université Lumière – Lyon 2

Pr. Emmanuel Fraisse, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

Pr. Dominique Rabaté, Université Paris Diderot – Paris 7

à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

le 3 décembre 2010 à 14 heures

salle Las Vergnas

13, rue de Santeuil

75005 Paris

07 novembre 2010

Sens de la langue et sens du langage. Poésie, grammaire, traduction. 17-18 novembre 2010, à Bordeaux.



SENS DE LA LANGUE ET SENS DU LANGAGE

POESIE, GRAMMAIRE, TRADUCTION


Mercredi 17 novembre
IUFM d'Aquitaine
Site de Caudéran, auditorium
rue de l'Ecole Normale - Bordeaux


8 h 45 Accueil des participants


9 h 00 Ouverture de la première journée du colloque
Philippe Girard, Directeur de l'IUFM d'Aquitaine,
Eric Benoît, Directeur de Modernités (TELEM, UB 3)
Madame l'Inspectrice IPR-IA des Lettres


9 h 30 Conférence d'ouverture : Gilles Philippe,
Université Sorbonne Nouvelle Paris 3
« Peut-on écrire de la poésie en français ? Histoire
d'une question »


10 h 30 Jean-Michel Delacomptée, Université Paris
8, écrivain)
« Le style simple et naturel selon Bossuet »


11 h 00 Pause café


11 h 30 Marie-Corinne Baron, Université de Paris IV
Sorbonne
« L'expression à l'épreuve de l'impression dans la
Recherche du temps perdu »


12 h 00 Chloé Laplantine, Polart, Paris 8
« Enseigner Baudelaire avec Benveniste »


12h30 Pause déjeuner


14 h 00 Sandrine Larraburu Bédouret, Université de
Pau et des Pays de l'Adour
« Donner du sens à l'enseignement de la langue »


14 h 30 Paul Boucher, Université d'Angers
« Oralité et sens de la langue »


15 h 00 Serge Martin, Université de Caen
« La voix. La transmission linguistique et littéraire »


15 h 30 Pause


16 h 00 Lectures de textes – Quatuor : musique baroque


17 h 15 Table ronde traduction avec André Markovicz


Jeudi 18 novembre
Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine
Salle 2, 1er étage, Université Bordeaux 3,
esplanade des Antilles - Pessac


9 h 00 Ouverture de la seconde journée du colloque
Patrice Brun, Président de l'Université de Bordeaux 3
Eric Benoît, Directeur de Modernités (TELEM, UB 3)


9 h 15 Eve De Dampierre, Université de Bordeaux 3
« Ecriture poétique d'Ungaretti : du texte traduit au
texte traduisant »


9 h 45 Andrew Eastman, Université de Strasbourg
« Idéologies de l'anglais : traduction littéraire, théories de
l'énonciation et génie des langues »


10 h 15 Pause café


10 h 30 Joachim Zemmour, traducteur littéraire,
Université Bordeaux 3) :
« Quand la lettre tue l'esprit: réflexions à partir de
transcréations d'Alfred Lord Tennyson ».


11 h 00 Jérôme Roger, Université Bordeaux 4
« Le poète Aimé Césaire est-il audible en langue
française ? »


11 h 30 Lectures - saxophone :
avec François Corneloup, improvisateur, compositeur.


12 h 30 Pause déjeuner


14 h 30 Sandy Pecastaing, Université Bordeaux 3)
« Poe et le pouvoir des mots : Réflexions autour d'une
erreur de traduction de Baudelaire »


15 h 00 Chantal Lapeyre, Université d'Artois
« Embarras de langues »


15 h 30 Hervé Castanet, psychanalyste, professeur
d'université, directeur de la revue « Il particolare »
« La parole est une modalité de jouissance – à propos
de Christian Prigent »


16 h 00 Bilan et Perspectives
Isabelle Poulin, Université de Bordeaux 3


16 h 30 Clôture du colloque


Ce colloque s'inscrit dans la série des colloques « Littérature, recherche, enseignement » organisés par l'IUFM d'Aquitaine / Université Montesquieu - Bordeaux 4 et l'équipe Modernités EA TELEM / Université Bordeaux 3

Responsable : Chantal Lapeyre, Isabelle Poulin, Jérôme Roger

Url de référence :
http://www.iufm.education.fr/applis/actualites/spip.php?article758

01 novembre 2010

Gérard Dessons, La manière folle

Vient de paraître :

Gérard Dessons, La manière folle, Éditions Manucius, collection "Le marteau sans maître", 2010.

Qu'est-ce qu'une oeuvre folle ? Qu'est-ce qui fait qu'une oeuvre se voie qualifiée de démentielle, même – et surtout – lorsque son auteur est apparemment indemne de toute pathologie psychique ? Le jugement se retournant sur le juge lui-même, la question de l'oeuvre folle devient finalement la question de l'oeuvre affolante. Comment expliquer qu'une oeuvre soit à ce point inacceptable que la critique, inquiète, la déclare « impossible » ? En fait, la singularité des oeuvres souvent déconcerte. La manière n'est jamais très loin de la manie, et l'histoire de l'art, de ce point de vue, ressemble à une histoire de fous.Mais autre chose s'exprime à travers l'accusation de manière folle, c'est la peur de la contagion ; cette capacité de l'art, de la littérature à se répandre en inventant des publics. La folie de l'art est d'abord politique.

15x24cm - 272p - 22€

29 octobre 2010

De la grammaire à l'inconscient dans les traces de Damourette et Pichon

VIENT DE PARAÎTRE

aux Editions Lambert-Lucas, 4 rue d’Isly, 87000 LIMOGES
http://www.lambert-lucas.com

Sous la direction de Michel Arrivé, Valelia Muni Toke et Claudine Normand
De la grammaire à l’inconscient dans les traces de Damourette et Pichon

ISBN 978-2-35935-022-7, 312 pages, 35 €

« Le système grammatical d’une langue baigne en grande partie dans l’inconscient. » C’est là un des postulats sur lesquels se construit le monumental Essai de grammaire de la langue française, de Jacques Damourette (1873-1943) et Édouard Pichon (1890-1940).
Les deux auteurs sont pittoresques et insolites. Jacques Damourette, de santé fragile, n’a jamais exercé son métier d’architecte, mais s’est passionné pour la langue française. Il a communiqué sa passion à son neveu Édouard Pichon qui, en dépit de la maladie qui le fera mourir à quarante-neuf ans, mène une brillante carrière de médecin. Devenu psychanalyste, il est, en 1939, président de la Société Psychanalytique de Paris : il y reçoit un jeune et brillant psychiatre nommé Jacques Lacan. L’œuvre de Damourette et Pichon continue, près d’un siècle après le début (1911) de son élaboration, à intriguer, souvent à passionner linguistes et analystes. Ils se sont rencontrés à Cerisy pour approfondir les aspects de ce travail entre tous original, qui affronte par le biais de la grammaire d’une langue le problème toujours renouvelé des relations entre langage et inconscient.

20 octobre 2010

Situation universitaire, Grande-Bretagne

Message reçu d'un collègue de King's College London à la suite de l'annonce de la "Spending Review" du gouvernement britannique de ce jour. Il s'agit de la circulaire diffusée ce soir par le doyen de ce prestigieux "College" à tous les personnels enseignants :


> Dear Colleague
>
> As you may know, the results for higher education of the Government’s > spending review have now been announced. Although many important > matters of detail are unclear, and are likely to remain so for some > time, it is evident that very substantial reductions are to be made
> over the period 2011-15 in the money that HEFCE has available to > allocate to universities for teaching. It is also now clear that there > will be reductions over the same period in real terms (i.e. after > inflation is taken into account) in the money available overall to > Research Councils for disbursement to universities in the form of > grants.
> The massive reduction in the teaching grant represents a fundamental > change in the way that English universities are financed. We now await > news as to how far the Browne Review will lead to universities having > the power to charge higher fees in order to make up for these very > large reductions in income from the funding council. It will take > some time, perhaps months, for that situation to clarify. I plan to > speak at staff fora around the campuses in the next few weeks by which > time we may be in a better position to interpret the impact of the
> spending review and the Browne Review. >
> In the meantime my immediate colleagues and I, in discussion with a > wide range of staff and students around the College, and with the > College Council, will be starting to consider how King’s can best > react to these unprecedented changes. This is inevitably an anxious > time throughout English higher education. >
> I think that all of us at King’s should remain conscious of the > College’s many great strengths, as recognised recently in our > designation as the Sunday Times University of the Year 2010-11. The > College is also extremely fortunate to have the support of its staff, > students and alumni in these difficult times.
> > Although King’s will have many challenging questions to resolve in the > coming months, we should be clear that the College should be better > placed than the large majority of English universities in mapping out > future strategies. I have every confidence that the College will
> continue to build on its achievements. >
> Rick Trainor >
> Professor Richard Trainor KBE, > Principal & President, King's College London

A lire en écho avec le message posté par E. Guerre sur la liste Préparation de la coordination nationale :

http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=413956&c=1

Moins £2.9 milliards pour le budget de l'enseignement superieur, qui passera de £7.1 milliards a £4.2 milliards en 2014-15.

Autre mesure notable: si la subvention de l'enseignement des sciences est gelee (elle n'augmentera cependant pas), il n'y aura plus rien pour l'enseignement des arts, humanites et sciences sociales.

Le budget de la recherche semble cependant gele.

L'augmentation des droits d'inscriptions semble inevitable. Ce qui est tres curieux est que le systeme de prets consenti par l'Etat aux etudiants est maintenu, ce qui va augmenter la dette publique d'autant, du moins sur un regime transitoire de 3/4 ans.

Les coupes ont ete tres violentes pour les plus defavorises: par exemple, ceux qui beneficiaient d'un loyer subventionne devront payer 80% du prix du marche (un deux pieces a Londres est souvent a £1.200 le mois).

Les britanniques commencent a regarder les greves en France avec attention...

13 octobre 2010

The Crisis of the Humanities - Stanley Fish

A lire, texte de Stanley Fish, sur

The Crisis of the Humanities Officially Arrives

The New York Times, "The Opinion Pages" ; October 11, 2010, 9:00 pm

Reproduit d'après : http://opinionator.blogs.nytimes.com/2010/10/11/the-crisis-of-the-humanities-officially-arrives.

In a response to last week's column on "Howl", the movie about Allen Ginsberg’s famous poem, Charlie from Binghamton asked, “What happened to public investment in the humanities and the belief that the humanities enhanced our culture, our society, our humanity?” And he speculated that it “will be a sad, sad day if and when we allow the humanities to collapse.”

What he didn’t know at the time is that it had already happened, on Oct. 1, when George M. Philip, president of SUNY Albany, announced that the French, Italian, classics, Russian and theater programs were getting the axe.

For someone of my vintage the elimination of French was the shocker. In the 1960s and ’70s, French departments were the location of much of the intellectual energy. Faculty and students in other disciplines looked to French philosophers and critics for inspiration; the latest thing from Paris was instantly devoured and made the subject of conferences. Spanish was then the outlier, a discipline considered stodgy and uninteresting.

Now Spanish is the only safe department to be in. Russian’s stock has gone down, one presumes, because in recent years the focus of our political (and to some extent cultural) attention has shifted from Russia to China, India, Pakistan, Iran, Iraq. Classics has been on the endangered species list for decades. As for theater, the first thing to go in a regime of bottom-line efficiency are the plays.

And indeed, if your criteria are productivity, efficiency and consumer satisfaction, it makes perfect sense to withdraw funds and material support from the humanities — which do not earn their keep and often draw the ire of a public suspicious of what humanities teachers do in the classroom — and leave standing programs that have a more obvious relationship to a state’s economic prosperity and produce results the man or woman in the street can recognize and appreciate. (What can you say to the tax-payer who asks, “What good does a program in Byzantine art do me?” Nothing.)

President Philip cites as one justification for his action the fact “that there are comparatively fewer students enrolled in these degree programs.” Of course, in a bygone time seats in those programs’ classes would have been filled by students who were meeting quite specific distribution requirements; you remember, two advanced language courses, one course in American lit and another in British lit, and so on.

Those requirements have largely gone away. SUNY Albany does have general education requirements, but so many courses fulfill them — any one of dozens will meet your humanities requirement — that they are hardly a constraint at all, something the Web site acknowledges and even underlines with pride. This has happened in part because progressive academics have argued that traditional disciplinary departments were relics from the past kept artificially alive by outmoded requirements.

But keeping something you value alive by artificial, and even coercive, means (and distribution requirements are a form of coercion) is better than allowing them to die, if only because you may now die (get fired) with them, a fate that some visionary faculty members may now be suffering. I have always had trouble believing in the high-minded case for a core curriculum — that it preserves and transmits the best that has been thought and said — but I believe fully in the core curriculum as a device of employment for me and my fellow humanists. But the point seems to be moot. It’s too late to turn back the clock.

What, then, can be done? Well, it won’t do to invoke the pieties informing Charlie from Binghamton’s question — the humanities enhance our culture; the humanities make our society better — because those pieties have a 19th century air about them and are not even believed in by some who rehearse them.

And it won’t do to argue that the humanities contribute to economic health of the state — by producing more well-rounded workers or attracting corporations or delivering some other attenuated benefit — because nobody really buys that argument, not even the university administrators who make it.

And it won’t do, in the age of entrepreneurial academics, zero-based budgeting and “every tub on its own bottom,” to ask computer science or biology or the medical school to fork over some of their funds so that the revenue-poor classics department can be sustained. That was the idea a while back, but today it won’t fly.

The only thing that might fly — and I’m hardly optimistic — is politics, by which I mean the political efforts of senior academic administrators to explain and defend the core enterprise to those constituencies — legislatures, boards of trustees, alumni, parents and others — that have either let bad educational things happen or have actively connived in them.

And when I say “explain,” I should add aggressively explain — taking the bull by the horns, rejecting the demand (always a loser) to economically justify the liberal arts, refusing to allow myths (about lazy, pampered faculty who work two hours a week and undermine religion and the American way) to go unchallenged, and if necessary flagging the pretensions and hypocrisy of men and women who want to exercise control over higher education in the absence of any real knowledge of the matters on which they so confidently pronounce.

On the basis of his performance in this instance, President Philip (who is without a doctoral degree and who has little if any experience teaching or researching) is not that kind of administrator, although he does exhibit some skills. With little notice, he called a town hall meeting for Friday afternoon, Oct. 1, when he could be sure that almost no academic personnel would be hanging around. In an e-mail sent the same day, he noted the “unfortunate timing,” but pleaded the “limited availability of appropriate large venue options.” In effect, I can’t call a meeting on a convenient day because we don’t have a room large enough to get you all in, so I’ll commandeer a large room on a day when I know that very few of you will show up. Brilliant!

The lengthy e-mail is also a legal justification in advance of any legal action. Philip knows that he can’t dismiss individual professors, but can only eliminate programs and departments. And he knows that, given tenure, contracts and all that pesky stuff he can only do that if he can make a case for financial exigency.

Accordingly, he explains in some detail a 30 percent decline of state support in the past three years and lists the steps his administration has already taken to deal with the problem. He is careful to say that the action he takes does not reflect any negative view of the scholars who will lose their positions or the value of the subjects they teach. He acknowledges that the burden seems to fall disproportionally on the humanities, but assures the departing soldiers that comparable cuts are on the way in the other colleges. (It’s almost a Bill Maher line: Don’t get me wrong. I love the humanities.)

Every sentence is written with passages like this one from AAUP v. Bloomfield College (1974) in mind. We consider, the court said, an administration’s “duty to honor solemnly undertaken tenure commitments, the objective data relating to the college’s financial circumstances, its financial history; the authenticity of the financial threat . . . the existence of real alternatives o the action taken.” Philip (or the university lawyer) is covering all the bases.

He also seems to be trying a political ploy. He makes much of the failure of the state legislature to pass a bill that would have allowed the university to set its own tuition rates. “Regrettably,” he reports, that didn’t happen. He is sending the legislators a message: you dropped the ball and see what you made me do. I guess they are supposed to recoil in horror and say, “No, no, we’ll do the right thing.” Fat chance! The truth is no one in public life cares for the humanities as an academic enterprise, although public officials most likely do care for books, movies, operas and TV, and like to think of themselves as crackerbarrel philosophers and historians.

That’s O.K. It’s not their job to value the humanities or even to understand them. But it is the job of presidents and chancellors to proclaim the value of liberal arts education loudly and often and at least try to make the powers that be understand what is being lost when traditions of culture and art that have been vital for hundreds and even thousands of years disappear from the academic scene. President Philip cries crocodile tears. Real tears are in order.




Hémisphère gauche - les nouvelles pensées critiques

Comme pendant à "La Pensée anti-68" de Serge Audier, l'ouvrage de Razmig Keucheyan, Hémisphère gauche. Une cartographie des nouvelles pensées critiques, Editions Zones, avril 2010, 324 p.

Présentation de l'éditeur :
On assiste depuis la seconde moitié des années 1990 au retour de la critique sociale et politique. La bataille des idées fait rage, développée dans des directions multiples et foisonnantes par des auteurs aussi divers que Toni Negri, Slavoj Zizek, Alain Badiou, Edward Said, Jacques Rancière, Homi Bhabha, Judith Butler, Giorgio Agamben, Frederic Jameson, Gayatri Spivak, Axel Honneth, Étienne Balibar, Miguel Benasayag, Daniel Bensaïd ou Paolo Virno, la pensée radicale est de retour.
Quelles sont ces théories qui accompagnent l’émergence des nouvelles luttes sociales ? En quoi se distinguent-elles de celles qui caractérisaient l’ancien mouvement ouvrier : le marxisme, l’anarchisme, le keynésianisme, le tiers-mondisme et le libéralisme de gauche, par exemple ? Quels sont leurs courants, leurs tendances, leurs innovations ? Hémisphère gauche rend compte avec pédagogie de la grande diversité de ces nouvelles théories critiques : marxisme et post-marxisme, théorie post-coloniale, cultural studies, théorie de la reconnaissance, théorie queer, post-structuralisme, théorie de l’anti-pouvoir, néo-spinozisme, etc. Il montre également l’unité qui sous-tend ces différents courants de pensée, qui résulte de ce qu’ils sont tous le produit des défaites subies par les mouvements de contestation des années 1960 et 1970. Cet ouvrage fournit une introduction synthétique et pédagogique aux nouvelles théories critiques contemporaines, dans une perspective internationale. Il se veut un « mode d’emploi » facilitant l’accès à ces théories aussi une invitation à la découverte et à la lecture.

10 octobre 2010

Manières zutistes

En écho à l'étude d'Arnaud Bernadet sur les "Manières zutistes. La signature au pluriel : Valade, Cros, Rimbaud et cie" :
Bien noté les groupisme et enculisme littéraires. De même, la proposition du zutisme.
Et la circonstance, intégrée en poétique, du lieu de l'Hôtel des Etrangers. Une question à ce propos : c'était le lieu de rdv des zutistes - même hôtel du début du Surréalisme, ou bien avec quoi est-ce que je confonds?

Mais, ici, une remarque sur Beckett, auteur dans le français, soit : venant se mailler en réseau poétique avec l'histoire des manières francophones. La poétique des Conneries des Zutistes me connecte assez directement avec les déclinaisons de la malfaçon dans Beckett. Les fizzles/foirades, pire, dramaticules, pochades, mirlitonnades. "Dramaticule" sonnant de manière nouvelle pour moi dans ce contexte/transtexte de lecture, je note.
Chez Beckett, les trans-connections et relais entre les rémanences poétiques des manières francophones et des anglophones : il faudrait regarder le sens possible des résonances avec les traditions anglophones du nonsense (dans le cadre du régime de répression sexuelle victorien, en miroir négatif du régime "bas" du zutisme : copro-, connerie, etc.), mais aussi de ce qu'en continue Joyce (qui infléchit vers du très copro- et conneriste, Ulysses passé en procès et interdit pour obscénité, 1922).
Autre écho avec Beckett : ses passages, séjours dans, expérimentations parodiques, des -ismes et manifestes et antimanifestes. Jeu énonciatif autour du Concentrisme. Proposition énonciative difficile à placer, beautifully perturbatrice, dans l'ordre discursif de l'époque (fonctionnement du canular, dans l'énonciation universitaire/critique/lettrée, malentendus), et qui continue à faire des dégâts (produire des malentendus) dans la critique beckettienne : sur la question de décider comment faire valoir ces propositions critiques. Mise en instabilité du sérieux critique.

05 octobre 2010

Séminaire Diversité des langues : programme 2010-2011

Séminaire Diversité des langues et poétique de l'histoire
Le Texte étranger (de l'EA 1569, Université Paris 8 - resp. C. Joubert)
UMI Transitions (CNRS/NYU - resp. E. Baneth-Nouailhetas)
et Polart - poétique et politique de l'art

Programme 2009-2011 : "Le 'postcolonial' comparé : anglophonie, francophonie"

- vendredi 22 octobre 2010, 9h30-12h30 - Université Paris 8, salle D 301.
9h30 - table ronde "Etat des travaux" au seuil de la deuxième année du programme : avec Yves Abrioux, Jaine Chemmachery, Dominique Combe (sous réserve), Alice Goheneix, Sarah Heft (sous réserve), Christine Lorre (sous réserve), Natalia Palamarchuk ; puis discussion générale.
11h15 - Emilienne Baneth-Nouailhetas : "Décentrer l'anglophone".
11h45 - Claire Joubert : "Modèle Inde, modèle Caraïbes".

- samedi 30 avril 2011, 10h-18h - Université Paris 8, salle D 143.
Journée d'étude "Les Caraïbes : lieu critique du 'postcolonial'".
Comparaison des héritages coloniaux anglophone, francophone, hispanophone, néeerlandophone. Programme précisé ultérieurement.

- septembre/octobre 2011 - Université Paris 8.
Journée d'étude "Perspectives transnationales : les empires et les
disciplines, suite".
Elargissement de la comparaison à d'autres systèmes coloniaux/impériaux, et à d'autres systèmes universitaires nationaux. Programme précisé ultérieurement.

L'ensemble des séances est ouvert à tous chercheurs et étudiants.
Contact : Claire Joubert.

Emilienne BANETH-NOUAILHETAS
Professor, English Literature
Senior Researcher, CNRS, France
Director, UMI 3199, CNRS-New York University
(Center for International Research in the Humanities and Social sciences)

Claire Joubert
Professeur de Littérature anglaise
Département d'Etudes Littéraires Anglaises
Université Paris 8
http://www.univ-paris8.fr/dela/

03 octobre 2010

Situation universitaire américaine - les langues

Transmis par un collègue américain, le 3 octobre 2010 :

Dear Friends and Colleagues,

Today the seven members of the French faculty at SUNY--Albany (all tenured) were informed that by presidential decision, ostensibly for budgetary reasons, te French program has been "deactivated" at all levels (BA, MA, PhD), as have BA programs in Russian and Italian. The only foreign language program unaffected is Spanish. The primary criterion used in making the decision was undergrad majors-to-faculty ratio.
We were told that tenured faculty in French, Russian, and Italian will be kept on long enough for our students to finish their degrees--meaning three years at the outside. Senoir faculty are being encouraged to take early retirement. The rest of us are being urged to "pursue our careers elsewhere," as our Provost put it.
Needless to say, the decision is personally devastating to those of us affected, but it is also symptomatic of the ongoing devaluation of foreign-language and other humanities program in universities across the United States. I'm writing to ask for your help in spreading the word about this decision as widely as possible and in generating as much negative media publicity as possible against SUNY--Albany and the SUNY system in its entirety.
There is much background to add about how this decision was reached and implemented, too much for me to explain fully here. Suffice it to say that the disappearance of French, Italian, and Russian has resulted from an almost complete lack of leadership at the Albany campus and in the SUNY system. Our president, a former state pension fund manager, holds an MBA as his highest degree, has never held a college or university teaching position, and has never engaged in any kind of sholarship.
More disturbing still, due process was not followed in the decision-making process. The affected programs were not consulted or given the opportunity to propose money-saving reforms. Our Dean and Provost simply hand-selected an advisory committee to rubber stamp the president's decision. The legalities of the situation remain to be discussed with our union, UUP, but in the meantime I welcome any advice you may have.
best,

Brett Bowles
Associate Professor of French Studies
French Graduate Program Director
State University of New York, Albany
bbowles@albany.edu

27 septembre 2010

Actualité politique

Un compte rendu circonstancié de la visite récente de V. Précresse à l'Université de Strasbourg, un texte de Pascal Maillard sur Mediapart : http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/160910/madame-pecresse-nous-sommes-en-colere.

Un autre texte de Pascal Maillard : "Invention sécuritaire et violence pure..."? :
http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/260810/invention-securitaire-et-violence-pure-appel-un

Souriez, j'aurai bientôt réparé Mai 68. Entretien de Valérie Pécresse aux "Echos"

On consultera avec délice le lien suivant, entretien de Valérie Pécresse aux Echos, en date du 27 septembre 2010 : « D'ici à 2012, j'aurai réparé les dégâts de Mai 1968 ».


La même date-antienne des passéistes et autres réactionnaires de service.


On notera enfin au passage ce petit segment de l'entretien sur le partage et la séparation des disciplines enfin réunies par la force de la loi.

http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/020813692345.htm

24 septembre 2010

Luttes en cours

Transmis sur les listes Préparation de la Coordination Nationale et SLU :

Pour information et diffusion, je vous rappelle l'existence des pétitions suivantes (liste non exhaustive) :
- "Consultation des personnels du CNRS sur la PPRS" : http://www.petition-pprs-cnrs.fr/?petition=2
- "Pétition - Lettre pour Christine Proust" : http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3243
- "APPEL INTERNATIONAL DE CHERCHEURS et d’acteurs de l’éducation CONTRE la dissolution de INRP, POUR que l’INRP ait les moyens de développer ses missions" : http://www.sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3245
- "Pour une amélioration des salaires et des carrière, Contre la Prime dite d'excellence scientifique" : http://www.petition-pes.fr/?petition=2
-"100 000 voix pour la formation des enseignants , La formation des enseignants : un investissement pour l'avenir !" : http://www.100000voixpourlaformation.org/
- "Pétition MCF revalorisation des carrières" : http://www.petitionduweb.com/Revalorisation_des_Carrieres_Maitre_de_Conferences-3988.html
- "Pétition pour la défense des enseignants contractuels et vacataires de l’Université de Strasbourg" : http://appeldestrasbourg.unistra.fr/vacatairesNational.html
- "APPEL DU 14 JUILLET Pour une justice indépendante et impartiale : À propos des affaires Bettencourt " : http://www.mediapart.fr/club/blog/la-redaction-de-mediapart/140710/deja-plus-de-6000-signataires-de-lappel-pour-une-justice-
- "Support Italian Research and Education" : http://no-brain-no-gain.net/index.php

La fabrique de l'humain - entretien radiophonique avec Yves Citton

En lien avec la publication de son ouvrage, L'Avenir des humanités, disponible par podcast, l'entretien d'Yves Citton sur France Culture : http://www.franceculture.com/podcast/1237621

L'Avenir des humanités - Yves Citton

Dans le cadre problématique des politiques de la recherche, du capitalisme cognitif et du sort des humanités, après Lire, interpréter, actualiser. Pourquoi les études littéraires ? (Editions Amsterdam, 2007), le dernier ouvrage d'Yves Citton doit retenir notre attention : L'Avenir des humanités, Paris, La Découverte, 2010, 204 p.

Présentation de l'auteur
(voir le site des Éditions La Découverte, http://www.editionsladecouverte.fr) :

En parlant de « communication », de « société de l'information » ou d'« économie de la connaissance », on laisse souvent penser que le savoir se réduit à une masse de données segmentées, isolées, brevetables et commercialisables comme n'importe quelle marchandise.
Devant cette vision appauvrie et sclérosée, Yves Citton renverse la perspective et révise notre imaginaire du savoir. Il montre que les Humanités, souvent considérées comme poussiéreuses voire inutiles, cultivent une compétence incontournable, celle de l'interprétation. Très loin de la simple « lecture » automatisée d'informations computables, revêche à toute réduction économiste, l'interprétation est une activité qui demande à être cultivée par un soin très particulier. La dynamique propre à ce geste diffus dans toutes nos pratiques est faite de tâtonnements, d'errances et d'erreurs, de suspens, de sauts, de bifurcations, de rencontres - où l'intuition (esthétique) joue un rôle aussi important que la systématicité (scientifique).
Devant l'emballement de la course au profit, l'exacerbation des inégalités sociales et le mur écologique qui nous font face, affirme Yves Citton, une reconsidération des Humanités est indispensable pour quiconque se préoccupe de l'avenir de l'humanité.

Sommaire:

Introduction. Économie de la connaissance ou cultures de l'interprétation ?
Qu'entend-on dire de « l'économie de la connaissance » ?
Quelles voies critiques ont déjà été frayées ?
L'intellectualité diffuse et l'avenir des Humanités


1. Comment penser et présenter nos savoirs ?
Toute connaissance est une interprétation
Volatilisation, aspirations et marges d'interprétation
Régimes de discours et degrés d'adhésion
La connaissance comme court-circuit de l'interprétation


2. Comment dansons-nous la valse de l'interprétation ?
Lecture vs. interprétation
Recognition vs. Interprétation
« Un cerveau, c'est du vide »
Les trois temps de l'interprétation


3. Comment contracter le futur ?
Le temps du pressentiment
L'art de la précipitation
Fragilité de l'interprétation et force du collectif
La vaticination constituante


4. Quelles conditions réunir pour interpréter ?
L'aménagement de vacuoles protectrices
L'impératif d'inaction
L'importance comme questionnement et sentiment
La protection d'une énonciation indirecte
Libre circulation et libre accès au bien commun
Le filtre paradoxal


5. Comment former des interprètes ?
De la captation privative à l'inter-prêt participatif
Du capital humain à la singularité collective
La décapitation des icebergs
Les sous-cultures comme émergences de formes de vie
L'enseignement de l'interprétation inventrice
Humanités appliquées, critiques, postcritiques

6. Comment humaniser l'avenir ?
« La vie et la vraie vertu de l'esprit »
Chacun est un artiste
Interprétation, humanisation et fétichisme


Conclusion. Politiques de l'interprétation, politiques des Humanités
L'hypothèse du capitalisme cognitif
Le capitalisme est-il soluble dans l'interprétation ?
Cheveux, décodages et déluges
Cultures de l'interprétation, cultures de gauche
Cultiver l'avenir des Humanités

Indications bibliographiques
Index des noms
Index des notions



25 août 2010

J.-L. Chiss, James Archibald : Langue et Immigration

Jean-Louis Chiss (Paris III / Polart), James Archibald (Université McGill) dir., LA LANGUE ET L’INTEGRATION DES IMMIGRANTS. Sociolinguistique, politiques
linguistiques, didactiques, Paris, L'Harmattan, 2009.

Les relations entre les immigrations et la question des langues (et des cultures) sont des objets de débats - souvent de polémiques - au sein de la société civile, de l'univers politique et de la recherche en sciences humaines. D'un contexte à l'autre, au sein même de la « francophonie », existent des différences appréciables dans les politiques linguistiques, les conceptions philosophiques de l'identité linguistique et culturelle, les orientations éducatives et didactiques.
L'enseignement/apprentissage du français destiné aux adultes et aux jeunes, nouveaux arrivants ou « issus de l'immigration », suppose un examen de leur situation sociolinguistique et des aspects sociaux, politiques et éducatifs du contexte d'insertion. La complexité des pratiques langagières, en particulier les aspects liés au bilinguisme ou plurilinguisme et aux variations internes à la langue française, le poids des représentations des langues en présence (langues maternelles et langue d'accueil), les conflits à l'oeuvre dans les situations de « contact » de langues et de cultures, le rôle de la scolarisation en français sont autant de questions abordées ici frontalement. Cet ouvrage a été conçu à partir du colloque international « La langue et l'intégration des immigrants » qui s'est tenu à l'université Paris 3 Sorbonne Nouvelle et à l'Université Mc Gill de Montréal en novembre et décembre 2005.

James ARCHIBALD est directeur de l'Unité de formation en traduction à l'Université McGill et chercheur associé au Centre de recherche des Écoles de Coëtquidan St-Cyr.

Jean-Louis CHISS est professeur en sciences du langage et didactique du français à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle. Il dirige l'équipe de recherches DILTEC (Didactique des langues, des textes et des cultures).

SOMMAIRE
J. Archibald et J.L. Chiss : Introduction. Langue(s) et immigration(s)
J- Archibald: Mise en situation. La langue citoyenne. Droits et obligations linguistiques des migrants en France et au Canada

Première partie. Sociolinguistique
M. J. Berchoud : « Migrant », « immigrant » : questionnement sur nos mots
A. S. Calinon : Les cours de francisation : accès, résultats, réinvestissement
H. Adami : Le niveau de scolarisation des migrants : un facteur déterminant dans le processus d'intégration
J.P. Jeantheau : Situation linguistique en France et maîtrise du français
F.Mourlhon-Dallies et M. de Ferrari : La maîtrise du français: un facteur d'intégration en entreprise pour les migrants ?
M. Moldoveanu : De la dynamique entre l'offre de formation et les attentes des immigrants adultes en cours de francisation au Québec
A. Maravelaki et G.Painchaud : Compétences langagières, perceptions du marché du travail et
aspirations professionnelles des jeunes issus de l'immigration
A. Ousset-Krief : Entre rejet et intégration : le cas de l'immigration juive d'Europe orientale aux Etats-Unis, 1880-1910
K. Sefta : De la discrimination à l'intégration. Les Villon de banlieue

Deuxième partie. Politiques linguistiques
C. Candide: L'apprentissage du français : un enjeu pour l'accès aux droits
E. Lemaire : L'intégration des mineurs étrangers isolés en France : un défi
M. Kara : Les jeunes Franco Maghrébins et les risques d'une conception agonistique des contacts de langues
L. Le Ferrec : Le dispositif national d'apprentissage de la langue par les migrants : quelle place pour l'écrit ?
J.F. Thuot : La langue française et l'exercice d'une profession au Québec : un enjeu de protection du public
N. Dankova : De la peur de l'étranger - à l'intégration des immigrants diplômés au Canada

Troisième partie. Didactique
A. Vicher : Le français langue seconde dans l'enseignement apprentissage de la langue et de la culture du pays d'accueil aux migrants
S. Galligani : Apprendre le français comme condition d'intégration de l'étranger en France
M. Jacquet-Galiacy : Les situations d'enseignement/apprentissage du français langue seconde
et les freins aux manifestations des compétences civique et culturelle chez les adultes immigrants
N. Auger : « Va te faire intégrer ». Des freins à l'intégration : pratiques interactionnelles et
représentations dans le milieu scolaire
C. Peigné : Le parcours d'adolescents nouvellement arrivés dans la scolarisation française : l'accueil de l'Autre à l'école
A. Alba Papakonstantinou : Les pratiques pédagogiques des enseignants grecs et la gestion de l’intégration des élèves étrangers
R.Naqvi : Créer des liens en littératies multiples : nu moyen d’accélérer l’intégration des enfants immigrés
J.L. Chiss : Conclusion. La problématique de l’immigration dans le contexte linguistique, éducatif et culturel français.

19 août 2010

Michel Biron, La Conscience du désert. Essais sur la littérature au Québec et ailleurs

A noter la publication de :


Michel Biron (Université McGill), La Conscience du désert. Essais sur la littérature au Québec et ailleurs, Montréal, Boréal, coll. « Papiers collés », 2010, 212 p. ISBN : 978-2-7646-2041-0.


Table des matières :


Avant-propos

Le désir de culture

À un lecteur étranger

Comment inventer un lecteur d’ici ?

Arthur Buies : la tyrannie du silence

Portrait de l’écrivain québécois en autodidacte

Paris n’existe pas

La tentation de s’effacer

L’héritage de la folie : le père Chapdelaine

Le personnage non conflictuel chez Michel Houellebecq

La grammaire amoureuse de Réjean Ducharme

Ris de veau et poutine : Rouge, mère et fils de Suzanne Jacob

Évitons les conflits

L’exotisme du proche : André Major et Pierre Nepveu

Écriture et compassion : Soifs de Marie-Claire Blais

Devant la littérature

Mallarmé et nous

Le devoir d’enthousiasme

Le modèle belge

La cassure invisible




13 août 2010

Collectif "Etudes françaises", n. 46,1 : Responsabilité de la littérature, éthique de l'expérience

A noter la publication de

Maïté Snauwaert (Université d'Alberta/Polart) et Anne Caumartin (Collège royal de Saint-Jean) dir., Responsabilités de la littérature : vers une éthique de l'expérience, Etudes Françaises, 46, 1, Les Presses de l'Université de Montréal, mai/juin 2010.

Contributions de : Michel Biron, Anne Caumartin, Isabelle Daunais, Robert Dion et Frances Fortier, Philippe Forest, Yvon Rivard, Maïté Snauwaert.

03 juillet 2010

du sujet politique au sujet de l'art

Jean-François Savang a le plaisir de vous informer de sa soutenance de thèse:

Poétique de la société et théorie du langage : du sujet politique au sujet de l'art


Membres du jury:
Gérard DESSONS (directeur de recherche)
Daniel DELAS
Claire JOUBERT
Jacob ROGOZINSKI

Samedi 3 juillet à 14H, salle A 382

Université Paris 8
Bâtiment A
2, rue de la Liberté
93526 Saint-Denis cedex 02
Métro Saint-Denis Université (ligne 13, terminus)

31 mai 2010

SPIRALE - BARTHES ECRIVAIN

A DECOUVRIR : un dossier spécial dirigé par Maïté Snauwaert (Université d'Alberta / Polart) : BARTHES ECRIVAIN - SPIRALE (arts, lettres, sciences humaines), n° 232, mai/juin 2010, Montréal.

Contributions de Guillaume Bellon, Arnaud Bernadet, Philippe Forest, Daniel Laforest, Sylvie Lavoie, Sophie Létourneau, Marielle Macé, David Martens, Sarah Rocheville, Maïté Snauwaert, Jérôme Vogel.

16 mai 2010

Le "postcolonial" comparé : 2ème journée d'étude

Le vendredi 11 juin 2010
Université Paris 8, (métro ligne 13, Saint-Denis Université)
Bâtiment D (plan du campus : http://www.univ-paris8.fr/article.php3?id_article=227)
salle 143
9h45-17h30

Le « postcolonial » comparé : anglophonie, francophonie (2) :
Journée d'étude du séminaire « Diversité des langues et poétique de l'histoire »

organisée par « Le Texte étranger » (composante de l'EA 1569, Université Paris 8, resp. Claire Joubert) et l'UMI Transitions (CNRS/NYU, resp. E. Baneth-Nouailhetas).
Présentation complète du séminaire consultable sur le site de la Recherche : http://recherche.univ-paris8.fr/


9h45. Introduction
10h. Robert Young : « English Literature or Literature in English? »
11h. Dominique Combe : « Langue(s) et nation(s) à l’heure de la ‘littérature-monde’ »

12h30 : déjeuner

14h. Jean-Marc Moura : « Critique francophone du postcolonial et critique postcoloniale de la francophonie »
15h. Martin Mégevand : « Terreur et mémoire »
16h. Table ronde « Le ‘postcolonial’ comparé : entre disciplines et ‘-phonies’ » (E. Baneth, D. Combe, M. Mégevand, J.-M. Moura, R. Young)

Cette journée fait suite à la rencontre de février 2010, consacrée aux disciplines non littéraires qui ont commencé à engager le dialogue avec les postcolonial studies en France dans les dernières années (histoire, sciences politiques, indianistes). La rencontre sera cette fois centrée sur leur mise en débat dans les différentes situations des disciplines littéraires (English, Commonwealth Literature, littérature comparée, littérature française et littératures francophones, littérature anglaise et littératures anglophones en France...).

Le séminaire « Diversité des langues et poétique de l'histoire » :
Le Texte étranger, groupe de recherche en littérature anglaise (composante de l'E.A. 1569 - Transferts critiques et dynamique des savoirs, domaine anglophone, Université Paris 8), et Transitions, centre de recherche international en sciences humaines (UMI 3199, CNRS/NYU), s'associent dans ce séminaire commun pour explorer les points névralgiques à l'intersection de
leurs démarches : émergences de l'étranger dans le texte anglophone ; effets de multilinguisme et feuilletage de l'histoire coloniale et postcoloniale ; le littéraire comme travail historique de l'altérité dans les langues ; poétique et politique de la culture ; politique des sciences de la culture en contexte de postcolonialité et de mondialisation.

15 mai 2010

TRADUIRE-ECRIRE : ENTRE THEORIE ET EXPERIENCE - Journée d'études Université de Franche-Comté - 28 mai 2010

TRADUIRE-ÉCRIRE : ENTRE THÉORIE ET EXPÉRIENCE

Journée organisée par Philippe PAYEN et Arnaud BERNADET

« Littératures et Histoire des Pays de Langues Européennes » (EA 3224)
Axe « Trans-poétiques »


VENDREDI 28 MAI 2010
Université de Franche-Comté
Faculté des Lettres
Salon Préclin, 20, rue Chifflet, Besançon



PROGRAMME


9 h 00 Accueil des participants. Présentation de Laurence DAHAN-GAIDA, directrice du LHPLE.

9 h 15 Philippe PAYEN DE LA GARANDERIE (U. de Franche-Comté). L’entre-deux traductif : à partir de Walter Benjamin

10 h 00 Olivier KACHLER (U. de Picardie). Des enjeux à retraduire : le poème comme travail de l’étranger. Réflexion à partir des Douze de Blok

Pause

11 h 15 Claire JOUBERT (U. de Paris 8). Traduction, littérature, culture : déclinaisons du langage dans les innovations disciplinaires des mondialisations

12 h 00 Pierre THIOLLIÈRE (U. de Franche-Comté). Les problèmes concrets de la traduction de la poésie espagnole

Déjeuner

14 h 30 William CLIFF (Bruxelles). La lettre et l’esprit

15 h 15 Gérard GÂCON (U. Jean Monnet, Saint-Etienne). La poésie anglaise est-elle traduisible ?

Pause

16 h 30 Bertrand DEGOTT (U. de Franche-Comté). Yves Bonnefoy et les Sonnets de Shakespeare : retraduire, récrire

17 h 15 Jean-Michel CALUWÉ (U. de Franche-Comté). Traduire l’ineffable : l’art de la prétérition dans le Philoména de Chrétien de Troyes


Information : http://llhple.univ-fcomte.fr
Contacts : abernade@univ-fcomte.fr ; philippe.payendegaranderie@univ-fcomte.fr

14 mai 2010

Qu'est-ce qu'un réactionnaire ?

Retour à un débat 23. 06. 2007, François Cusset/Pierre-André Taguieff.
Archives de "Répliques" d'A. Finkielkraut (France Cultures).
Et l'instructif blog "Le nouveau réactionnaire" : http://www.nouveau-reac.org/emissions/